Notation neumatique
Le noyau de l'exposition est une sélection de treize manuscrits réalisés et conservés en Flandre, présentant une remarquable diversité quant à l'âge, la présentation, la taille et les en enluminures. De nombreux manuscrits ont intensivement servi au fil du temps, ce qui en fait de précieux témoins de la vie sociale et musicale dans les institutions qui les ont créés.
Le plus ancien des manuscrits démontre qu'à l'origine, la musique était jouée de mémoire. En effet, il est de petite taille et fait appel à la notation neumatique, composée de signes (« neumes ») qui ne sont pas placés sur une portée. Au fil des siècles, la taille des manuscrits augmenta, jusqu'à atteindre le format de l'antiphonaire, un recueil de chants pouvant servir à un groupe entier de chanteurs. Les plus grands de ces ouvrages, dont ceux provenant de Bruges, Tongerlo et Forest, réalisés entre les XIIIe et XVIe siècles, sont souvent superbement enluminés.
Certaines de ces sources furent utilisées par des « célébrités » de l'époque : Hildegard von Bingen envoya l'un des manuscrits à l'abbaye de Villers, tandis que d'autres servirent à la mystique flamande Beatrijs van Nazareth, à l'influent liturgiste Radulph de Rivo de Tongres et à Johann Heinrich von Frankenberg, le dernier évêque de Malines avant la Révolution française.